Fromagerie Duroux : prix d’Excellence et esprit de famille
Fondée en 1936, à Rilhac-Xaintrie (Corrèze), la fromagerie Duroux s’est vu décerner un prix d’Excellence au palmarès du Concours général agricole 2015. Une distinction rare en forme de première qui vient récompenser une maison où l’esprit de famille est élevé au rang de règle d’or.
À la sortie de Rilhac-Xaintrie, la bâtisse blanche où tout a commencé est toujours là. Comme une sorte de vigie intouchable d’une belle histoire qui se perpétue depuis 1936. À quelques mètres, des escadrons d’ouvriers s’affairent dans le nouvel atelier high-tech opérationnel dans quelques mois. Cette deuxième tranche de travaux arrive après la construction d’un nouveau bâtiment de 2.800 m2 en 2010.
Deux époques différentes se côtoient et symbolisent à la fois le chemin parcouru et l’attachement viscéral d’une famille pour ce petit coin de Corrèze aux confins du Cantal, offrant une vue saisissante sur les massifs auvergnats enneigés. Un enracinement inscrit dans l’ADN de la maison Duroux.
« Cet affectif, nous devons le garder, le cultiver »
Gardien du temple, Jean Duroux, troisième génération aux manettes de l’entreprise, est du genre taiseux et discret. C’est bien simple : alors que la fromagerie a été couronnée, en décembre, d’un prix d’Excellence au palmarès du Concours général agricole 2015, il avoue ne pas avoir encore communiqué sur le sujet, que ce soit auprès de ses employés ou de ses clients.
Ce prix d’Excellence est pourtant une véritable consécration. Tous produits confondus à l’échelle nationale, ils ne sont que 35 lauréats cette année. Seul critère d’attribution, le nombre de médailles reçues au Concours général agricole lors des trois dernières années. « Nous avons dû en avoir sept ou huit, dans les trois catégories de cantal et en salers », évacue Jean Duroux.
En insistant un peu, ce dernier finit par concéder : « Pour une PME comme la nôtre, c’est la reconnaissance d’un savoir-faire et un hommage à ceux qui ont amené au fil des ans la société là où elle en est aujourd’hui. C’est une récompense pour l’entreprise. Et quand je dis entreprise, c’est tout ce qui la fonde : les producteurs, les fournisseurs, les salariés. Ceux qui consentent des sacrifices pour son fonctionnement. »
C’est que chez Duroux, on est jaloux d’un mode de fonctionnement particulier, où le lien affectif est au centre de tout. « On ramasse le lait des mêmes familles depuis des générations. Mes grand-parents étaient à l’école avec eux, mon père et moi aussi, avance Cyprien, 21 ans, le fils aîné de Jean, quatrième génération à travailler dans la fromagerie. Nous entretenons des liens très forts. Nous ne pouvons pas vivre sans eux et eux sans nous. La démarche qualité, nous la menons ensemble. Elle passe par le prix payé et un accompagnement quotidien. »
À l’intérieur de l’entreprise, les 28 salariés affichent souvent, comme le maître-affineur André Delbas, plus de trente ans de maison. « C’est grâce à des gens comme ça que nous arrivons à perpétuer un savoir-faire », glisse Jean Duroux. « D’ailleurs, on ne dit pas les employés, on dit les gars », complète Cyprien.
Au-delà de garantir une qualité irréprochable, les travaux en cours ont d’ailleurs un autre but précis. « En automatisant la fabrication, nous voulons enlever un maximum de pénibilité au travail, le rendre plus attractif tout en adaptant notre savoir-faire à ces nouvelles machines. C’est un métier contraignant, sept jours sur sept, la nuit. Nous sommes conscients des efforts à effectuer pour être là demain », enchaîne son père.
Ce fonctionnement familial se retrouve également dans la commercialisation. « Nous réalisons 25 % de notre chiffre d’affaires au niveau local. Ensuite, nous travaillons beaucoup sur des circuits spécifiques, crémiers, petites surfaces, où nous pouvons valoriser nos produits. Le meilleur exemple, c’est la maison Bruel à Rungis avec qui nous travaillons depuis quarante ans. Il y a une confiance, une fidélité. Des liens forts que l’on n’arrive pas à tisser avec la grande distribution. Or, pour une petite PME comme nous, cet affectif, nous devons, à mon sens, le garder, le cultiver », conclut Jean.
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